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La transparence et la vie municipale
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à Carnoux-en-Provence (13)

Blog d'action municipale

Conseil municipal du 30 juin 2022

03/07/2022

Des conseillers municipaux guides touristiques......

 

En ce jeudi 30 juin 2022, rien ne justifiait véritablement que le Conseil municipal de Carnoux se réunisse, et d’ailleurs une bonne partie des conseillers s’était contenté de transmettre leur pouvoir à un collègue pour s’éviter un déplacement. Ils ont eu tort car cette réunion était en fait un prétexte pour préparer La Grande Inauguration, l’événement du siècle qui marquera à jamais l’Histoire de notre jeune commune, la fameuse inauguration officielle du nouvel Hôtel de Ville, le deuxième en à peine 50 ans, qui dit mieux ?  

 

Un ordre du jour vite expédié

Du coup, les dossiers à l’ordre du jour de cet ultime réunion du Conseil municipal avant la période de congés estivale ont été rapidement expédiés. De toute façon, comme à l’accoutumée, la plupart des décisions importantes sont prises par le Maire en dehors de toute délibération et font simplement l’objet d’un porté à connaissance. Pas moins de 9 décisions ont ainsi été exposées, permettant aux élus d’apprendre que les marchés d’entretien des espaces verts de la commune venaient de faire l’objet d’une nouvelle attribution à deux entreprises aubagnaises, pour un montant annuel d’environ 120 000 €, mais aussi que deux autres marchés ont été attribués à des prestataires pour la vérification réglementaire des installations communales ou encore le contrôle des caméras de surveillance et des systèmes d’alarmes qui truffent le moindre recoin du groupe scolaire Frédéric Mistrala dans le cadre du plan anti-intrusion : à Carnoux, on ne rigole pas avec la sécurité…

 

Mais on n’y oublie pas non plus les festivités : la plupart des décisions prises et portées à la connaissance des élus en séance ont trait au tarif des stands pour la fête de la bière, à la location des petits trains et à l’organisation du feu d’artifice qui sera tiré le 12 juillet, ou encore à la mobilisation d’un orchestre de jazz pour animer l’inauguration du nouvel hôtel de ville.    

 

Vers une programmation budgétaire pluriannuelle ?

La bonne surprise de ce Conseil municipal vient de ce que Carnoux se propose de passer dès le 1er janvier 2023, en anticipant d’un an sur la date réglementaire obligatoire (quelle audace !), à la nouvelle nomenclature comptable M57, qui va enfin permettre à la Commune d’afficher des engagements de programmes pluri-annuels, sur la base d’enveloppes globales à engager sur plusieurs années et de crédits de paiement annuels. Peut-être y verra-t-on enfin un peu plus clair dans le budget communal qui jusqu’à ce jour mélange allègrement engagement pluriannuel et budget annuel ?

 

Impossible par exemple, au vu du simple examen des budgets annuels de la commune, de se faire une idée claire de ce qu’a réellement coûté à la collectivité l’opération liée à la reconstruction complète de l’hôtel de ville qui s’est finalement étalée sur près de 15 ans. A en croire les chiffres communiqués en séance par le Maire, les travaux du bâtiment lui-même se seraient finalement élevés à 5,9 millions d’euros HT (soit un peu plus de 7 M€ TTC), dont environ 3,2 M€ HT à charge de la commune, le reste étant offert généreusement par les contribuables du Département. A cela s’ajouteraient environ 2,8 M€ HT pour la réalisation des abords extérieurs, dont le monumental parvis surélevé mais aussi les éclairages extérieurs, ce poste étant principalement redevable de la générosité du contribuable métropolitain. On serait donc au total sur un coût global de plus de 10 M€ TTC pour cette opération qui a permis de doter la commune d’un immense bâtiment flambant neuf que l’on ne peut s’empêcher de trouver quelque peu démesuré pour abriter les quelques dizaines d’agents municipaux en charge des rares compétences encore non transférées.

 

Mais ce n’est évidemment pas le moment de faire la fine bouche et de mégoter sur les (légers) surcoûts occasionnés par les inévitables aléas de chantier. Interrompu par un sinistre majeur lié à un feu en toiture, puis par la faillite de l’entreprise de gros œuvre, avant d’être mis au ralenti par l’épidémie de Covid, le chantier a duré bien plus longtemps que prévu et a connu quelques (gros) dérapage. Le principal est lié à la décision, prise en cours de chantier, de finalement détruire totalement l’ancien bâtiment de la mairie, remettant totalement en cause l’économie générale du projet, et ceci dans un contexte de guerre ouverte avec l’entreprise générale. Le contentieux généré n’est d’ailleurs toujours pas éteint et la décision modificative prise en Conseil municipal s’en fait écho, tirant un trait sur les 526 000 € qui avaient alors été provisionnés pour risque. On ne fait pas d’omelette sans casser des œufs, c’est bien connu...

 

Carnoux s’équipe en véhicules électriques

Petite révolution : la ville de Carnoux commence enfin à se préoccuper de l’impact écologique de sa flotte de véhicules et envisage de se doter d’une voiture électrique pour la Police municipale ainsi que d’une fourgonette, électrique également, pour les services techniques. En réalité, l’argument est surtout économique, une fois de plus guidé par l’opportunité offerte par la générosité du Conseil départemental qui s’offre de subventionner, à hauteur de 70 % cet investissement qui s’élève quand même à près de 88 000 € TTC pour ces deux véhicules. Pourquoi se gêner en effet quand il suffit de demander pour obtenir une telle mane d’argent public qui permet de remplacer ainsi à bon compte une flotte vieillissante tout en faisant un geste vertueux pour la planète ?

 

Une visite guidée du nouvel hôtel de ville

On passera rapidement sur la générosité extrême consistant à accorder une subvention royale de 300 € à l’association du Tarot carnussien à qui la commune demande de s’acquitter d’un redevance annuelle de 1200 € pour pouvoir bénéficier de la salle Tony Garnier dont chacun connaît l’état de ruine avancé, mais qui devrait bénéficier prochainement d’une refonte complète dont les contours restent encore à dessiner.

 

En attendant, l’heure est à la préparation des visites guidées de l’hôtel de ville flambant neuf, en prévision de l’ouverture aux habitants de la commune, prévue à l’isue de l’inauguration officielle qui aura lieu samedi 2 juillet à partir de 10 h. Le Maire entraine donc tous les conseillers municipaux volontaires pour une visite commentée des lieux, histoire de bien fixer dans la tête de chacun les éléments de langage qui devront impérativement être transmis. Il s’agit de bien faire prendre conscience à chaque Carnussien de la valeur architecturale exceptionnelle de ce bâtiment moderne, largement accessible malgré son air de forteresse retranchée, parfaitement fonctionnel et lumineux, dont chaque détail a fait l’objet d’une conception particulièrement soignée.

 

Rien n’est donc épargné aux conseillers municipaux, ni la répartition astucieuse des bureaux des élus et du personnel, ni les grandes baies vitrées avec leur voilage délicat et les vues admirables sur les abords, ni les placards aux volumes généreux qui tapissent les bureaux, ni le patio des agrumes avec ses trois malheureux orangers qui se battent en duel sur un sol désespérément nu, ni la salle de repos spacieuse avec ses hortensias géants peints par le père de Tony Garnier alors en villégiature à la Crémaillère voisine, ni le puits de lumière au dessus des escaliers monumentaux, ni bien sûr le triptyque peint tout spécifiquement par l’artiste locale Sylvie Caron-Pariaud qui retrace la fresque de la Ville depuis la constitution de la coopérative immobilière à Casablanca jusqu’à sa physionomie actuelle. Même les toilettes servant de refuge en cas de sinistre, avec leur porte coupe-feu et leur vitre blindée, sont soigneusement détaillées, sécurité oblige… Tout est donc prêt pour faire découvrir ce monument admirable aux habitants de Carnoux.  

 

Marc Vincent

L'oeil de Zagzig et Zigzag

Nos amies mouches Zagzig et Zigzag n'ont rien raté du Conseil Municipal.

Avec leur vision de presque 360°, elles voient tout !

- Super, cette visite guidée du nouvel hôtel de ville ! Je n’aurais jamais imaginé que ce soit aussi vaste.. On s’y perd avec ces immenses couloirs et ces cours intérieures multiples : un vrai château !

- Mais non, on ne risque pas de se perde. Tu as vu : tout est indiqué avec de belles affiches gravées dans le métal.

- Ah oui, en effet… Regardes, ici c’est noté, c’est le bureau du Maire

- Non, perdu, c’est juste celui de son secrétariat… Le bureau du maire est plus loin, de l’autre côté de la fresque, justement là où il n’y a rien d’écrit sur la porte !

- Décidément, la transparence n’est pas encore totalement au rendez-vous dans ce qui se veut pourtant le haut-lieu de la démocratie de proximité !

- Patience ! Les locaux ont déjà gagné en luminosité, il n’y a pas de raison que les pratiques n’y gagnent pas en transparence...

Points majeurs

 

  • nombre de membres du comité social territorial

  • nouvelle nomenclature budgétaire et comptable

  • décision budgétaire modificative No 2

  • acquisition de véhicules électriques

Documents à consulter

Inauguration

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Humeur

Maires et Pharaons

Nous n'avons pu assister à l’inauguration de l’hôtel de ville de Carnoux le 2 juillet en raison d’un engagement de longue date, la visite de l’exposition « Pharaons Superstars » au MUCEM. Magnifique matinée au cœur d’une exposition remarquable : 5000 ans d’Histoire et 300 pièces issues des plus grandes collections françaises et européennes. Comme le rappelle le musée, les Pharaons « peuvent servir de parabole pour illustrer la nature et les voies de la célébrité, rappelant que la renommée est éphémère, versatile et n’a pas toujours à voir avec le mérite historique. »

 

Rien à voir avec Carnoux donc… Sauf que des esprits apparemment mal intentionnés ont voulu nous indiquer que, ce matin-là, le télescopage de l'inauguration et notre visite n’était certainement pas fortuit, sous entendant le côté surdimensionné, voire pharaonique de la réalisation municipale.

 

Ceci nous semble tout à fait injustifié. Une commune a le devoir de disposer d'une mairie fonctionnelle à la hauteur des besoins locaux. Ce n’est pas parce que la commune a vu transférer la plupart de ses prérogatives administratives et politiques à la métropole que le bâtiment municipal doit être riquiqui. Ce n’est pas parce que les communes avoisinantes de même importance ont de petites mairies que l’on doit afficher la même modestie. Cassis, Roquefort-la-Bédoule ou Roquevaire n’ont ni la même histoire, ni le même rayonnement que Carnoux. Et évidemment, ce n’est pas parce que leurs élus n’ont pas la même ambition que nous devrions suivre le même sillon.

 

Les mauvais coucheurs raillent ainsi la superficie de l’ édifice (1400 m2) à leurs yeux inhabituelle pour une commune de 6500 habitants. S'appuyant sur des calculs débiles, ils font remarquer que cela correspondrait, pour la population de Marseille, à une surface de près de 200 000 m2, c’est-à-dire une mairie équivalente à 12 fois le MUCEM, 8 fois le centre Bourse, 2 fois l’hôtel du département à Saint-Just qui est déjà un symbole évident de grandeur. Effectivement, une mairie de cette taille ferait certainement jaser. Mais Marseille est Marseille et Carnoux est Carnoux et on ne peut comparer des pommes et des fraises des bois.

 

Une autre critique concerne le coût du projet. Elle est tout aussi absurde. Oui, plus de 5 000 € le mètre carré. Mais, même s’il faut rajouter 50 % pour les espaces extérieurs,  ce n’est quand-même pas la mer à boire ! Cela fait guère plus que 2 fois le coût du mètre carré du dernier collège construit par le Département à Lançon... Mais ce n’est pas comparable. Oui, ils se sont payé là-bas un architecte internationalement connu, Rudy Ricciotti, mais rien ne prouve que ce collège soit aussi fonctionnel et agréable que l’hôtel de ville de Carnoux. Tout ceci n’est que chicane.

 

Nous sommes d’accord. On ne peut comparer les coûts de construction des monuments de l’Egypte ancienne avec ceux de l’hôtel de ville de Carnoux. Une pyramide n’a rien à voir avec un cube. Et puis, l’espace de vie et de travail quotidien des habitants évolue vite et il faudra aussi mieux le prendre en compte à l’avenir, non ? Afin de réduire les dépenses injustifiées, nous devrons mutualiser, voire fusionner nos communes. Le nouveau bâtiment pourrait alors devenir le centre administratif de ce nouvel espace… C’est alors, et alors seulement, que nous mesurerons à sa juste valeur l’esprit visionnaire de notre maire.

 

Marianne et Ramsès

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3 commentaires

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03/07. 18:35 Prélat Pierre
Vous oubliez de dire que les 6 millions + 3 d'espaces extérieurs + 20 % de TVA, cela fait pratiquement 4000 euros par foyer carnussien.
Ce n'est quand-même pas négligeable. Quand avons nous été consultés sur une telle dépense ? Sur quels autres projet cet argent aurait-il pu (dû) être investi ?
Je rêve d'une commune où les élus ne se regarderaient plus le nombril...

03/07. 19:48 Mario
Je vous félicite de rappeler en creux l'hypothèse réaliste d'un regroupement des trois communes (La Bédoule, Cassis et Carnoux). Malheureusement, sur cette question, on doutera fortement de l'esprit visionnaire des maires locaux, en ces temps où les décisions s'opèrent à l'aveuglette, sans perspective et sans débat. A Carnoux l'illusion d'une bonne gestion, boostée par le soutien, large et permanent, du département, est la conséquence d'une rhétorique politique bien huilée.
Combien de temps encore le magicien parviendra-t-il à se faire applaudir par des spectateurs mystifiés, et pour leur plus grand plaisir ? A qui profitent ces dépenses pharaoniques?
Au royaume des aveuglés, les pouvoirs en place agissent à leur guise.
Mario

04/07. 18:42 Gilles V.
Amusant votre article... Le maire a dû se sentir honoré. Pharaon, c'est un beau titre, quand-même. Magnifique même, pour quelqu'un si imbu de son autorité. Quand j'aurai l'opportunité, je vous narrerai ce narcissisme d’opérette dont j'ai été témoin à la caserne des pompiers. Édifiant ! Ah, il n'en passe des choses à Carnoux quand-même...