Carnoux citoyenne, écologiste et solidaire

La transparence et la vie municipale
vécue par des élus et un collectif citoyen 
à Carnoux-en-Provence (13)

Blog d'action municipale

Gestion des déchets professionnels : la galère

des petites entreprises locales

Depuis un peu plus d'un an, la collecte des déchets des entreprises de la Métropole suscite interrogations, incompréhensions et, parfois, colère. En 2015, en effet, la Loi a changé. Elle n'oblige plus les collectivités locales à assurer globalement le service public de ramassage et de traitement des déchets industriels et commerciaux. Cette disposition est entrée en vigueur le 1er janvier 2020 sur les territoires de Marseille et d'Aix, avant d'être étendue progressivement à toute la Métropole. Elle s'applique aux professionnels, entreprises, industriels et les artisans. Cependant sa mise en place complexe, différente selon les 6 territoires, et sans doute un défaut d'information et de concertation, ont amené une incompréhension d'autant plus forte que ces entreprises continuent, comme les particuliers, à être assujetties à la taxe d'enlèvement des ordures ménagères (TEOM)…

 

Sommées de trouver rapidement une solution privée à la gestion de leurs déchets, les entreprises ont crié à la "double peine" : suppression de la collecte mais toujours le paiement de la taxe. La vérité est plus complexe puisque des "exonérations" ou des "franchises" sont prévues et que le service public local continue, sous conditions, à ramasser les déchets des entreprises.

 

 

Aux origines du changement, d'abord la législation…

 

 

La Loi du 17 août 2015 a amené un changement dans toutes les communes et agglomérations. Elle vise à lutter contre les émissions de gaz à effet de serre, à réduire la facture énergétique de la France évaluée alors à 70 milliards d’euros et à faire émerger des activités génératrices d’emplois (100.000 sur trois ans). Cette loi fixe également des objectifs ambitieux en matière de valorisation des déchets et de promotion de l'économie circulaire. Ainsi, depuis 1975, les acteurs économiques doivent s’assurer de la valorisation ou la cession de leurs déchets auprès des intermédiaires et des installations de valorisation.

 

 

… mais aussi une gestion contestée des déchets dans la Métropole marseillaise

 

En 2017, la Chambre Régionale des Comptes pointait le volume considérable des déchets collectés par habitant comparé aux autres métropoles françaises ainsi que le coût excessif de la tonne traitée. Selon les chiffres 2018 par exemple, il était collecté 636 kg par habitants à Aix-Marseille, 375 kg à Lyon et 563 kg à Lille. Quant au coût du traitement, il était de 281 € par tonne chez nous contre 207 € à Lyon et 140 € à Lille. En 2018, nous avions donc presque deux fois plus de déchets par habitant que Lyon et que le prix de revient du traitement de la tonne était exactement le double qu'à Lille.

 

Les raisons en sont multiples : mauvaise organisation, retards dans a mise en service de l'incinérateur de Fos, surestimation coutumière des volumes dans la facturation aux prestataires, scandales (ex: affaire Guérini). Toujours est-il que la Métropole a décidé de réduire drastiquement son volume de collecte en appliquant la Loi et en n'assurant plus le ramassage public des déchets des entreprises…  Adopté en octobre 2017, le schéma métropolitain devait ainsi permettre de réduire de 10% d'ici 2025 le tonnage des déchets pris en charge et de 50% le tonnage des déchets déposés en décharge, en s'appuyant d'abord sur une baisse forcée de la prise en charge métropolitaine des déchets professionnels.

 

 

Bien gérés, pourtant, les déchets ne coûtent pas, ils rapportent !

 

Nous sommes encore très loin d'une revalorisation vertueuse des déchets métropolitains. Pourtant,

  •     avec 27 bouteilles en plastique, on fait un pull polaire !
  •     avec 4 briques de lait recyclées, on fait un rouleau de papier toilettes !
  •     avec 2 kg de canettes en aluminium recyclées, on fait une trottinette !

 

A Orléans, par exemple, la revente de l'énergie provenant des déchets incinérés rapporte à la  communauté urbaine 5 millions € par an.

 

Si nos déchets étaient mieux valorisés, ils permettraient de diminuer la taxe d'enlèvement des ordures ménagères.  D'autre part, la Loi de Transition Energétique pour la Croissance Verte (LTECV) encourage les collectivités à responsabiliser les usagers en incluant une part « incitative » dans la facturation du service public de gestion des déchets, notamment pour favoriser le compactage et diminuer les déchets à la source. En France, au 1er janvier 2016, plus de 200 collectivités locales (5 millions d’habitants) appliquent aujourd’hui une tarification incitative. Ce n'est pas le cas dans la Métropole marseillaise.

Les entreprises de Carnoux ont reçu un courrier de la Métropole au sujet de la collecte des déchets professionnels.

 

(cliquer sur l'image pour agrandir)

 Qu'en est-il pour les entreprises carnussiennes ?

 

Si les entreprises ont été prises de court par la décision d'abandon de la collecte publique de leurs déchets et si cela peut encore perturber leur activité, une solution a cependant été trouvée pour la taxation. En effet, les entreprises, comme les particuliers payent réglementairement, comme partout en France la taxe d'enlèvement des ordures ménagères (TEOM) qui n'est pas calculée sur le volume des déchets, mais sur la taxe locative. La TEOM, qui est donc un impôt local, correspond à la valeur estimée du foncier, cette dernière se référant à la valeur locative des lieux occupés.

 

En payant la TEOM, les entreprises acquièrent, dans notre Métropole, le droit de faire ramasser un certain volume de "déchets ménagers assimilés". Ces déchets sont produits par les établissements publics ou privés (entreprises, artisans, commerçants, établissements publics, administrations…) et peuvent, par leur nature et leur quantité, être collectés dans les mêmes conditions que les ordures ménagères des particuliers.

 

Cette franchise, fixée à un maximum de 490 litres par semaine, est donc prise en compte par la TEOM et n'entraîne pas de frais supplémentaires.

Les déchets assimilables aux ordures ménagères sont des déchets non dangereux et non polluants tels que les papiers, les cartons, le bois, le verre, les textiles, les emballages.

 

 

Une taxe additionnelle pour les entreprises au-delà de 490 litres de déchets par semaine

 

Entre 491 litres et 13860 litres par semaine, l'entreprise a le choix, soit de payer une redevance spéciale à la Métropole, soit de faire appel à un prestataire privé agréer pour la gestion des déchets.

 

Au-delà de 13850 litres, comme pour les déchets non assimilables aux déchets ménagers (dangereux, polluants, à risque sanitaire, de construction, …), le recours à un prestataire privé est obligatoire.

 

La franchise de 490 litres gratuits par semaine est, pour les entreprises de la Métropole marseillaise moins avantageuse qu'à Lyon (840 litres par semaine), mais surtout à Toulouse ou Nantes (10 000 litres par semaine !), ce qui exempte de fait de taxe toutes les entreprises non industrielles de ces métropoles plus attentives à leurs entreprises.

En conclusion, les entreprises carnussiennes peuvent bénéficier du ramassage domestique des déchets aux conditions suivantes :

  • si ceux sont assimilables à des déchets ménagers
  • gratuitement en-dessous de 490 litres par semaine
  • en acquittant une taxe spéciale (calculée sur le volume) entre 491 et 13860 litres par semaine

La métropole a, semble-t-il, mis en place une procédure d'accompagnement spécifique à chaque zone d'activités.

Pour Carnoux, il s'agit tes réserves) de l'association d'entreprises de Roquefort-la-Bédoule "Rocafortis". Contact : contact@rocafortis-entreprises.fr ou Hélène BOE Téléphone : 07 82 78 82 96 ou 06 18 55 85 55.

Site de Rocafortis : https://rocafortis-entreprises.fr/

A priori, des modalités mutualisées de collecte ont déjà été mises en place avec une aide financière métropolitaine.

A lire
  Enquête 

04/05/2021

Revers de médaille pour The Camp, phare de la French Tech

dans la métropole, créé sur l'Arbois en 2017

Le phare de l'innovation de la métropole, situé en plein cœur de l'Arbois, The Camp, est en difficulté. Ce "camp de base pour explorer le futur", ce lieu "où des talents du monde entier se forment", cette "fenêtre sur le monde de demain", doute. Malmené par la crise sanitaire, le campus a dû recapitaliser en février (20 millions d'euros supplémentaires) et revoir sa stratégie. Le nombre de salariés a été revu à la baisse. "Nous avons simplifié notre offre et allégé le navire", a expliqué son président, Olivier Mathiot au journal Les Echos.

 

Tout était beau pour The Camp, inauguré en 2017 sur le site technologique du plateau de l'Arbois. Entreprises, banques, collectivités, le projet pensé par Frédéric Chevalier, fondateur du groupe de communication HighCo, ne manquait ni de parrains, ni de soutiens, ni de financements. Sa naissance avait été cependant douloureuse. Frédéric Chevalier, entrepreneur innovant, président du Club d'entrepreneurs Top 20, charismatique et reconnu, décédait d'un accident de voiture à l'été 2017, quelques mois avant l'inauguration de son bébé…

 

Malgré l'engouement du monde économique et politique, le projet, présenté comme la future Silicon Valley française, a dû depuis affronter de nombreuses difficultés, à commencer par les tensions de ses présidents et directeurs successifs et un flou entretenu sur les objectifs du projet. Créer une agora présentielle pour le monde numérique, ce n'était évidemment pas gagné d'avance. La crise pandémique n'a fait que mettre à jour les problèmes. The Camp est aujourd'hui menacé. A la vérité, il n'a jamais vraiment décollé.

 

Le site d'infos en ligne Blast, qui se présente comme indépendant et au service des citoyens et de l’intérêt général, vient de publier une enquête poussée et sans complaisance sur The Camp. Nous livrons ici notre propre analyse.

 

 

Un projet ambitieux qui a séduit le monde politico-économique

 

Tout semblait promis à The Camp. En 2016, Emmanuel Macron, alors ministre de l'Economie, l'avait présenté comme un modèle. Il avait accompagné en janvier 2016,190 start-up tricolores, qui débarquaient avec fanfare et trompettes au Consumer Electronics Show (CES) de Las Vegas pour porter haut les couleurs de l'innovation à la française. France was back ! Les élus de tous bords, casque virtuel maladroitement posé sur la tête, découvraient les termes de l'innovation numérique en même temps que de la novlangue. Tout ceci était grisant… Les ministres n'étaient pas de reste. Mounir Mahjoubi, Murielle Pénicaud, Jean-Yves Le Drian, Jean-Baptiste Lemoyne, Cédric O, y ont été chacun de leur couplet enchanté et enchanteur.

 

Le projet, très ambitieux, n'a donc pas manqué de financements : 85 millions, dont 40 pour l'immobilier. Les collectivités locales se sont mouillées. 10 millions de la Métropole, 5 millions du Département, 5 millions de la Région, un soutien de l'Etat par des financements de programmes. Les grandes entreprises ont été mises à contribution (Accor, Air France-KLM, Sodexo, CMA-CGM, Vinci immobilier, Vinci construction, SNCF Gare & connexions, …), comme les banques (Crédit Agricole, Caisse d’Épargne, Caisse des dépôts). 10.000 m² de bâtiments au cœur de 7 hectares paysagers, des terrains de sport, une piscine naturelle, … The Camp en impose. Cerise sur le gâteau, l'architecte Corinne Vezzoni, médaille d'or 2020 de l'Académie française d'architecture en avait dessiné les plans.

 

 

Deux sociétés anonymes pour un projet unique

 

Le projet initial prévoyait que The Camp accompagnerait 40 start-up par an et serait à l’équilibre au bout de trois ans. Cela est très loin d'être le cas et les engagements de remboursement ne peuvent être honorés. Le 16 février 2021, le tribunal de commerce a dû réajuster l'opération afin d'entamer des négociations en vue de la recapitalisation de la société pour la remettre sur les rails. Les salaires faramineux des dirigeants au début (24 à 35 000 € net mensuels) ne sont pas les seuls en cause. En fait, le montage imbrique deux sociétés : la SAS The Camp pour l'exploitation et la société The Camp i pour l'immobilier. Selon Blast-info, "alors que la première, aujourd’hui placée sous assistance respiratoire, prend l’eau, la deuxième se porte nettement mieux : la SAS The Camp affichait 22 millions d’euros de déficit cumulé à la fin de l’exercice 2019 (le dernier déposé) ; quant à The Camp i, si la société a plus de 20 millions d’emprunts à rembourser au Crédit Agricole et à la Caisse d’Epargne, la valeur vénale du site est estimée, après expertise, entre 25,1 et 30,4 millions d’euros…".

 

L’argent public est donc arrivé sur la première et a notamment permis de payer les loyers. La SAS The Camp a ainsi versé 2,25 M € par an versés à la SCI The Camp i. Les collectivités ont assumé le risque maximum alors que certains capitaux privés pouvaient s'appuyer, eux, sur l'immobilier. Les ressources étant maintenant en baisse, les remboursements d'avances aux collectivités ont été suspendus ou réétalés. Le Crédit Agricole a dû remettre 2,5 M€ au pot afin de respecter, dans une certaine mesure, le remboursement des emprunts contractés, entre autres, par la SAS The Camp auprès du même Crédit Agricole !

L'ivresse du lancement du projet (video The Camp)

Photo The Camp

Les collectivités locales pénalisées

 

Ce montage financier bancal a à la fois pénalisé le projet et lésé les partenaires publics. Ces derniers ont consenti des avances remboursables au détriment d'investissements en fonds propres, ce qui, en 2015-2016 était déjà anachronique. La région disposait en effet depuis 2011 d'une structure d'investissement public-privé spécialisée dans l'investissement en fonds propres en matière d'innovation, PACA Investissement (aujourd'hui Région sud Investissement), potentiellement ouverte aux autres collectivités locales, qui aurait permis d'intervenir dans l'opération. De surcroit, les investissements de Région sud Investissement sont systématiquement abondés du même montant par les fonds européens, ce qui est particulièrement intéressant. Même si ce fonds d'investissement rechigne en général à intervenir directement dans l'immobilier, cela restait possible et il pouvait financer les équipements, l'animation, la R&D et, dans une certaine mesure la formation. En tous les cas largement à hauteur des 4 M€ d'avances remboursables actuelles.

 

Une prise de participations publique en fonds propres, simultanée au sein des deux sociétés, aurait assuré la durée de l'action publique et la mutualisation des risques. Aujourd'hui, rien de dit que les avances seront réellement remboursées (elles peuvent être transformées en subventions) et que la réglementation est scrupuleusement respectée. Les avances remboursables ne peuvent en effet être différées éternellement. D'autre part, le Département, ayant perdu sa compétence économique en 2015, aurait dû logiquement transférer l'action en cours à la Région. Ces deux points seront tôt ou tard soulevés par la Chambre Régionale des Comptes. L'avance remboursable, qui est en fait un prêt à taux zéro, était une mauvaise solution pour les collectivités voulant soutenir un tel projet. Contrairement à la prise de participation, elle les limitait à un rôle passif.

 

 

La crise a montré les fragilités du projet

 

Les collectivités n'auraient jamais dû accepter de n'être partenaires que d'une société d'exploitation alors que le patrimoine, qu'elles finançaient partiellement par leurs avances remboursables, était protégé dans une autre société. De fait, en raison des difficultés, le remboursement des avances aux collectivités a été repoussé, étalé alors que le patrimoine immobilier, privé lui, financé en partie par ces apports publics, a pris de la valeur.

 

Aujourd'hui, côté politique, The Camp n'est vraiment plus sur le devant de la scène. D'abord parce que la gestion de l'investissement public, centré sur une SAS sans patrimoine, est fortement contestable et qu'en période électorale, cela fait désordre. Et puis, il faut bien avoir d'autres projets, qui à défaut de réussir vraiment, feront au moins rêver les électeurs. Les ministres se succèdent plutôt maintenant dans les nouveaux accélérateurs comme Zebox, créé par CMA CGM, La Coque (qui se veut "la vitrine du numérique et de l’innovation d’Aix-Marseille French Tech Région Sud") ou la Cité de l’Innovation et des Savoirs, tous situés au cœur d'Euroméditerranée.

 

 

L'innovation est un projet global, technologique, mais aussi social

 

Le problème que posent les difficultés du projet The Camp va bien au-delà de la simple gestion locale. Certes, on aurait pu faire mieux. Mais ces difficultés montrent aussi que le modèle choisi était fragile et qu'il n'a pas pu faire face à la crise pandémique. Il n'est pas le seul, mais il met en sans doute en avant un retard conceptuel de l'innovation French Tech à la française. L'innovation n'est pas uniquement d'avoir des idées. L'innovation n'est pas non plus qu'un problème d'échanges. Jean-Paul Bailly, le premier président de The Camp après le décès de Frédéric Chevalier expliquait en 2017 dans une interview à La Provence que le projet consistait à "réunir tous les acteurs publics, privés, experts, entrepreneurs, étudiants... pour être un lieu de réflexion, d'échange sur la manière de construire ce monde meilleur." Il anticipait sans s'en rendre compte que ce qui a été occulté, c'est l'énorme travail de transversalité sociale et de filières économiques qui sous-tendent un tel projet. L'innovation est un projet global, de la recherche fondamentale et appliquée au produit final. Elle crée des ruptures qui ne sont pas que technologiques, mais modifient aussi fortement les usages et les rapports sociaux. L'adhésion, l'acceptation du plus grand nombre contribuent au succès d'une innovation.

 

La French Tech a toujours été face à un énorme défi, celui du sens sociétal. L'innovation ne mène pas toujours au progrès, surtout dans un contexte planétaire marqué par des défis sans précédent : inégalités, changement climatique, diminution des ressources, … Lorsqu'elle ne s'inscrit pas dans un véritable projet sociétal, l’innovation technologique est fragilisée, souvent stigmatisée et apparaît comme un parfait bouc-émissaire responsable de tous les maux. La relation de l'innovation avec la société, sa capacité à répondre aux problèmes humains et sociaux est l'objet d'attentes très fortes.

 

Le moment est sans doute venu pour que les collectivités locales fassent entendre cette parole et contribuent à recentrer le projet. Dans le cas contraire, il est fort probable que les grandes entreprises, à l'exemple de SNCF Gare & connexions, se retireraient une par une et que The Camp n'y survivrait pas.

JBx

France 24, octobre 2017

Toujours plus de caméras de vidéo surveillance, mais pour quoi, au fait ?

La télésurveillance est un système de protection dans l'air du temps. Selon "La Gazette des communes" (février 2020), le nombre de caméras de vidéosurveillance a été multiplié par 2,4 entre la fin de l'année 2013 et le début de l'année 2020. Il est ainsi passé de près de 4 800 caméras à plus de 11 400. Dans les bouches du Rhône, entre 85 et 90 % des communes en sont équipées (Laurent Mucchielli, 2018).

 

Il existe toutefois une distinction entre les villes. Par exemple la ville de Brest n’était pas encore équipée de caméra de vidéosurveillance en 2019, tandis que la ville de Nice est en tête des villes françaises (de plus de 150 000 habitants) les plus équipée, avec une caméra de vidéosurveillance pour 130 habitants, soit 36 caméras au km2.

 

Carnoux avec ses 40 caméra pour 7500 habitants a 1 caméra pour 187 habitants (et 11 caméras au km2) se situe donc proche de la ville de Nice et est bien mieux équipée que les villes de Nîmes et Toulon (2 et 8ième ville de caméra dans le classement des 50 villes les plus peuplés), qui ont respectivement 1 caméra pour 374 et 628 habitants en 2019.

 

Nous sommes toutefois bien loin des villes les plus surveillées dans le monde : Londres (6è ville la plus équipée dans le classement mondial) possède 1 caméra pour 14 habitants, Pékin (9è ville la plus équipée) possède 1 caméra pour 25 habitants,  ou Chicago, 1 caméra pour76 habitants (13è ville la plus équipée). 

 

Toutefois, l’intérêt de ces caméras de vidéo-surveillance reste toujours controversé. Une étude du Monde (Cyrielle Chazal, 2018) essaie d’évaluer son intérêt en répondant à quatre principales questions :  

 

 

La vidéosurveillance a-t-elle un effet dissuasif sur les délinquants ?

 CELA DÉPEND DES CAS... 

 

Bien qu’une étude française de 2009, comportant certains biais, ait montré que « la délinquance a baissé en moyenne plus fortement dans les communes équipées de vidéoprotection que dans celles qui ne disposent pas de vidéoprotection urbaine », Laurent Mucchielli montre, en 2018, qu’ "Il n’y a pas d’impact dissuasif global, notamment parce que la vidéosurveillance s’est banalisée".  (Vous êtes filmés ! Armand Colin, mars 2018). L’étude Assessing the Impact of CCTV (2005), portant sur la ville de Londres montre aussi que l’effet dissuasif varie selon les infractions. Par exemple, les infractions impulsives, comme les altercations suite à une dispute, ou celles liées à l’alcool, sont "moins susceptibles d’être réduites que les infractions préméditées, telles que les vols de véhicules".

 

 

La vidéosurveillance réduit-elle la délinquance sans la déplacer ?

 NON 

 

Selon Laurent Mucchielli, toutes les études anglo-saxonnes montrent que la vidéosurveillance a tendance à déplacer la délinquance dans les zones limitrophes non équipées de caméras. Ce taux de déplacement est variable selon les villes et le type d’infraction étudiés. Par exemple, une étude anglo-saxonne de 1995 montre qu’à Birmingham, le nombre de vols à l’arraché et cambriolages a triplé dans la partie de l’agglomération non couverte par les caméras, après la mise en place de la vidéosurveillance. 

 

Les caméras créent aussi des déplacements « fonctionnels » : le même délinquant commet un délit de nature différente en fonction de la présence ou non de vidéosurveillance. Par exemple, Eric Heilmann (maître de conférences à l’université Louis-Pasteur de Strasbourg), et Marie-Noëlle Mornet (doctorante à l’université Robert-Schuman de Strasbourg) montrent qu’à Birmingham, "là où une couverture vidéo existe, les auteurs de vols à l’arraché ou de cambriolages ont reporté leurs activités sur les vols dans les véhicules", ( "L’Impact de la vidéosurveillance sur les désordres urbains, le cas de la Grande-Bretagne").

La vidéosurveillance aide-t-elle à élucider les infractions ?

 OUI… MAIS DANS TRÈS PEU DE CAS ! 

 

Selon, Laurent Mucchielli les caméras n’aident à élucider que 1 % à 3 % des infractions commises sur la voie publique. Pour cela, il s'appuie notamment sur l'exemple de Marseille : "sur un an, il y a eu 60 000 enquêtes pour infractions sur la voie publique", mais cela n’a représenté que 1 850 réquisitions d’images au centre de vidéosurveillance de la ville (soit 3% des cas) et les images n’ont été décisives que dans cent trois affaires (soit 0.17% des cas).

 

 

La vidéosurveillance protège-t-elle du terrorisme ?

 NON 

 

Aucune étude ne permet de l’affirmer. Ni à Nice, ni à Paris, les caméras de vidéosurveillance n’ont permis d’éviter les terribles attentats. Le terroriste de Nice a été filmé à 11 reprises en repérage, sans qu'aucune alerté n'ait été déclenchée... La vidéosurveillance aurait été plus efficace couplée à de la reconnaissance faciale, afin d’empêcher un individu fiché de commettre un attentat. 

La vidéosurveillance peut, toutefois, reconnaissons-le, accélérer le travail des enquêteurs après qu’un attentat a été commis. Après le massacre de Nice, l’itinéraire du criminel avant le drame a ainsi été retracé grâce aux caméras.

 

Cristele Chevalier

Un livre pour en savoir plus...

Vous êtes filmés !

par Laurent Mucchielli, directeur de recherche au CNRS et professeur de sociologie à l’université d’Aix-Marseille

Cliquer ici

Enquête sur

le bluff de la vidéosurveillance

Pour en savoir plus sur...

L'aide du Département 13 aux communes

Cliquer ici

Réfugiés en mer : "Tous s'appellent Kevin..."
Un appel de 70 nagigateurs

 Video

« Tous s’appellent Kevin »

 

Tout va donc pour le mieux… Sauf qu’à nos portes même, en Méditerranée, des milliers de personnes, hommes, femmes et enfants, perdent la vie chaque année dans une indifférence générale. Dans ce cas, fermer les yeux équivaut à condamner. Non seulement les ONG de secours en mer, comme SOS MEDITERRANEE, ne sont pas soutenues financièrement par les États, mais elles sont entravées juridiquement, voire techniquement, malgré la légalité de leur combat.

L’humanité, embarquée sur le vaisseau Terre, est un seul équipage. Il ne peut y avoir deux poids et deux mesures d’un marin à l’autre. Il n’est pas acceptable que les plus démunis, frappés par la misère et les dérèglements environnementaux payent du prix de leur vie l’espoir d’un avenir ailleurs. La solidarité ne se marchande pas. En Méditerranée, tous s’appellent Kevin.

Nous appelons les pouvoirs publics et les organisations nationales et internationales, ainsi que les citoyens, à cesser de détourner le regard, à prendre leur responsabilité en mettant en place des moyens de sauvetage des réfugiés en mer, en soutenant et en finançant les ONG qui leur apportent assistance et réconfort. Elles le font en notre nom et pour l’honneur de notre humanité.

 

*Extrait de la Convention internationale pour la Sauvegarde de la Vie Humaine en Mer (SOLAS) adoptée le 1er novembre 1974.

 

70 signataires

Isabelle Autissier, Navigatrice et écrivaine

Roland Jourdain, Navigateur

François Gabart, Skipper et parrain de SOS MEDITERRANEE

Jean Le Cam, Skipper

Kevin Escoffier, Skipper

Yannick Bestaven, Skipper

Charlie Dalin, Skipper

Catherine Chabaud, Navigatrice et Députée européenne

Titouan Lamazou, Navigateur, Artiste, Écrivain

Loïck Peyron, Artisan navigateur

Laurent Ballesta, Andromède Océanologie

Dr Jean-Louis Étienne, Médecin, Explorateur, Écrivain

Thomas Coville, Skipper

Alexia Barrier, Navigatrice et Présidente de 4myplanet

Kito de Pavant, Navigateur

Mike Horn, Explorateur

Jean-Emmanuel Sauvée, Président d’Armateurs de France

Frédéric Moncany de Saint Aignan, Président du Cluster maritime français

Jean-Claude Gayssot, Ancien ministre, Président du port de Sète-Frontignan

Jacqueline et Marie Tabarly

Francis Vallat de l’Académie de marine, Président fondateur du cluster maritime français et Président d’honneur de SOS MEDITERRANEE

François Thomas, Président de SOS MEDITERRANEE France

Jacques Rougerie, Architecte, Océanographe, Membre de l’Institut de France

Guillaume Néry, Champion du monde d’apnée

Romain Troublé, Marin et Directeur général de la Fondation Tara Océan

François Sarano, Océanologue

Erik Orsenna, Romancier et Académicien français

Gilles Bœuf, Biologiste

Maud Fontenoy, Navigatrice, Présidente de Maud Fontenoy Fondation

Victorien Erussard, Capitaine et fondateur d’Energy Observer

Jacques Caraës, Navigateur et Directeur de courses au large

Marc Van Peteghem, Architecte naval

Bruno Troublé, Skipper America’s Cup, 2 JO, Organisateur

Bernard Stamm, Navigateur

Thibaut Vauchel-Camus, Skipper solidaire

Dans une tribune, écrite par Isabelle Autissier et Roland Jourdain et publiée par Ouest-France le 22 mai 2021, 70 personnalités du monde maritime invitent « les pouvoirs publics et les organisations nationales et internationales, ainsi que les citoyens, à cesser de détourner le regard, à prendre leur responsabilité en mettant en place des moyens de sauvetage des réfugiés en mer, en soutenant et en finançant les ONG qui leur apportent assistance et réconfort ».

 

 

 

Arthur Le Vaillant, Skipper

Simon Bernard, Président de Plastic Odyssey

Sam Davies, Skipper Initiatives Cœur Vendee Globe 2020

Yves Le Blevec, Skipper

Armel Tripon, Skipper

Alan Roura, Navigateur

Paul Meilhat, Skipper

Sébastien Simon, Skipper

Guillaume Verdier, Architecte naval

Vincent Lauriot-Prevost, Architecte naval

Jean-Philippe Casanova, Président de la Fédération Française des Pilotes Maritimes

Julie Gautier, Underwater Story Teller

Corentin de Chatelperon, Navigateur, Ingénieur low-tec

Damien Castera, Surfeur, Aventurier

Damien Grimont, Navigateur, Organisateur d’évènements maritimes

Emmanuelle et Ghislain Bardout, Directeurs des expéditions UNDER THE POLE

Ronan Gladu, Membre de Lost In The Swell

Aurelien Jacob, Membre de Lost In The Swell

Ewen Legoff, Membre de Lost In The Swell

François Jambou, Skipper

Pascal Fravalo, Skipper

Christophe Souchaud, Skipper

Françoise Gaill, Directrice scientifique émérite du CNRS

Christian Le Pape, Directeur du Pôle Finistère Course au Large

Antoine Mermod, Président de la Classe IMOCA

Emmelene Landon, Peintre, Ecrivain de Marine

Adrien Bosc, Ecrivain et éditeur

Stéphane Le Diraison, Skipper

Paul-Albert Leroy, Courtier maritime

Benoît Stichelbaut, Photographe maritime

Jean Lorre, Président de la Classe Mini 6,50

Servane Escoffier, navigatrice

Louis Burton, navigateur

Une très très partielle éclipse de Soleil à Carnoux le 10 juin 2021...

A Carnoux, jeudi 10 juin, le ciel s'obscurcira légèrement, très légèrement, d'une manière imperceptible. Durant très exactement 1 heure 21 minutes et 16 secondes, le disque solaire sera rongé par une éclipse, c'est-à-dire par l'ombre de la Lune, interposée entre le Soleil et la Terre.

 

 

Entre 11h30 et 12h45 à Carnoux

 

Pour Carnoux, le phénomène débutera à 11h 28mn 06sec pour se terminer à 12h 46mn 22sec *. L'éclipse maximale aura lieu à 12h 06mn 07sec pais ne provoquera une diminution de la luminosité que de… 2,6 %. C'est très très peu. C'est dans le nord et l'ouest que l'éclipse sera la plus importante (15 % à Lille, 17% à Dunkerque, 18% à Brest). En Fait, en France métropolitaine comme dans le reste de l’Europe, l’éclipse sera partielle. Elle sera presque totale (en fait légèrement "annulaire") dans le centre du Canada, au Groenland et en Sibérie.

 

La dernière éclipse solaire en France avait eu lieu le 20 mars 2015. Même elle n'avait pas été totale en France, elle avait pu être largement observée dans tout le pays. Jeudi, c'est Saint-Pierre-et-Miquelon qui sera le territoire français le mieux situé, puisque le pourcentage d'obscuration y sera de 67,1 %, loin des 2,6 % de Carnoux !

 

 

A quand la prochaine éclipse totale de Soleil à Carnoux ?

 

Trois éclipses de Soleil ont été visibles en France au cours du XXe siècle : 1912, 1961 et 1999. La prochaine éclipse totale en France métropolitaine est prévue pour le 3 septembre 2081 (dans 60 ans !). En attendant, il sera toujours possible, dans les 10 prochaines années, d'en admirer une en se déplaçant :

  • en Antarctique le 4 décembre 2021
  • au Mexique, aux Etats-Unis et au Canada le 8 avril 2024
  • au Groenland, en Islande, en Espagne et au Portugal le 12 Août 2026
  • en Afrique du Nord le 2 Août 2027
  • en Australie et Nouvelle Zélande le 22 juillet 2028
  • au Botswana, en Afrique du Sud et en Australe le 25 novembre 2030

 

 

La rareté grandissante des éclipses totales

 

Les éclipses solaires sont de plus en plus souvent annulaires. La raison en est que la Lune s'éloigne de la Terre de 4 cm environ par an, ce qui fait que petit à petit, la distance moyenne Terre-Lune augmente. Si cette distance est trop grande, l'angle apparent de la Lune ne couvre plus le disque solaire. Dans 600 millions d'années, il n'y aura pratiquement plus que des éclipses annulaires.

 

 

* Données communiquées par l'Institut de mécanique céleste et de calcul des éphémérides (IMCCE)

 Visibilité de l'éclipse
à Carnoux

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 Visibilité de l'éclipse
en France

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 Video

12/06/2021

Quand le Département s'endette à la place des communes…

Le budget de l'aide du Département des Bouches-du-Rhône aux communes explose… son endettement aussi !

 

 

Un clientélisme territorial qui sait retourner les convictions politiques des maires

 

Cette sorte de clientélisme territorial, dont la Présidente, Martine Vassal, attend sans doute des gains électoraux, a déjà porté ses fruits politiques. Certains élus sortants, mollement classés à gauche dans l'hémicycle départemental, ont loué et soutenu cette politique. Ils en ont été récompensés. A Fos et Istres, les candidats de centre-gauche, responsables municipaux vantant l'action de Martine Vassal, ne se sont vu opposés aucun concurrent du parti des Républicains. Les 28 millions d'euros de subventions départementales reçues, rien que pour Fos, depuis 2015 expliquent grandement cette entorse à la logique politique.

 

De son côté, le maire de Roquefort-la-Bédoule, élu en 2020 entre autres avec LFI, contre le maire LR sortant, soutient aussi Martine Vassal. Il faut dire, comme l'affirme la maire de Cassis, parlant de l'aide départementale aux communes dans la Provence du 12 juin, que "cela représente pour le canton 51 M€…". Le maire de Carnoux, "bâtisseur du nouveau Carnoux" comme le présente le Courrier des Maires du 31 mai 2021, suit comme d'habitude le mouvement, soutenant la présidente du Département, en dehors de toute "politique politicienne", bien entendu ...

 

L'argent du contribuable utilisé à des fins politiques, ce n'est pas nouveau, mais pour les Bouches-du-Rhône, cela atteint des sommes vraiment considérables.

 

 

Un milliard versé aux communes en six ans…

 

Pendant les élections départementales de 2015, Martine Vassal dénonçait l’explosion de cette ligne qu'avait décidée son prédécesseur. Le mensuel local Le Ravi note que "En six ans, de 2008 à 2013, Jean-Noël Guérini a distribué aux 119 communes du département 623,6 millions d’euros, soit 103 millions d’euros par an en moyenne. Sous la présidence de Martine Vassal, entre 2015 et 2019, soit cinq exercices, le montant accordé s’est envolé de 25 % pour atteindre 778,3 millions d’euros, soit 155,3 millions d’euros par an en moyenne !".

 

Cette largesse n'a pas été uniforme. Au top, la ville d'Eygalières, qui a reçu 4996 € par habitant durant la mandature, ce qui est du même ordre de grandeur que l'effort communal lui-même en matière d'investissements. Au moins 16 villes ont reçu plus de 1500 € par habitant. Les Baux de Provence ont reçu 932 € par habitant de 2015 à 2019, Marseille seulement 54 €.

 

En 2019, avant le Covid, le budget départemental d'aide aux communes (142 M€) était nettement supérieur à celui des routes départementales (106 M€), et à celui de la mobilité 110 M€).

 La course à l'endettement de Mme Vassal

 

… au détriment de l'exercice de ses compétences obligatoires

 

Un rapport de février 2021 de la chambre régionale des comptes a épinglé le Département pour non respect des obligations de prise en charge des mineurs non accompagnés. En mars, c'était la Défenseuse (nationale) des droits, Claire Hédon, qui déclarait : "Le département des Bouches-du-Rhône ne respecte pas ses obligations légales de recueil provisoire d’urgence et porte ainsi atteinte aux droits fondamentaux des mineurs non accompagnés et à leur intérêt supérieur." Toujours en mars,  le Tribunal Administratif ordonnait au département des Bouches-du-Rhône de prendre en charge des mineurs isolés.

 

Dans un tweet publié par la Gazette des Communes, Martine Vassal répondait que cela contraint le Département "à mobiliser 50 M€" qui "pourraient être mis à disposition de nos habitants en situation d'extrême fragilité […] Stop à l'exploitation de la détresse !", reconnaissant implicitement l'insuffisance des crédits mobilisés par le Département pour les plus pauvres. La solidarité constitue pourtant l'une des principales compétences obligatoires des Départements, contrairement à l'aide aux communes.

L'endettement du Département se substitue à l'endettement communal

 

Alors, comment le Département peut-il financer ces généreuses subventions communales ? En fait, le Département ne cesse de s'endetter. De 253 M€ en 2010, la dette a dépassé aujourd'hui le milliard d'euros. Cette dette équivaut à peu près à la somme versée aux communes depuis 6 ans. Et selon un document présenté aux élus départementaux le 22 janvier 2021, la majorité actuelle imagine que la dette de la collectivité pourrait atteindre 2,5 milliards en 2024… Cette dette n'est pas due au Covid. Comme le montre le graphe ci-contre de Marsactu, la dette a dévissé dès l'arrivée aux manettes en 2015 de Martine Vassal.

 

Pour les communes, cette aide bénite est une aubaine. Le Département finance assez systématiquement (avec d'importantes distorsions politiques quand-même) leurs investissements à hauteur de 60 % et leur permet de ne pas emprunter. On comprend mieux le soutien de certains maires à cette pratique. Ce qui est sûr, cependant, c'est que le contribuable départemental subventionne les communes afin que la charge d'emprunt du contribuable communal soit plus faible. Beau tour de passe-passe !

14/06/2021

"Méditerranée Vivante" : le rapport sientifique qui nous alerte sur la dégradation de la biodiversité en méditerranée...
 

Le rapport de l'Institut de recherche pour la conservation des zones humides méditerranéennes, qui se trouve à la Tour du Valat, en Camargue est alarmant. L'évolution de la biodiversité en méditerranée depuis 1993 ne va pas dans le bon sens.

 

Dans les zones humides méditerranéennes, qui concentrent une très grande partie de la biodiversité, le changement climatique est plus rapide et l’impact des activités humaines plus fort qu’ailleurs avec pour conséquence directe, selon le rapport « Méditerranée Vivante », l’effondrement de sa biodiversité.

 

Près de 30 ans après les engagements du Sommet de Rio, et malgré des lueurs d’espoir liées aux nombreux efforts de conservation, les résultats présentés dans le rapport sont sans appel :

  • l’abondance des populations de vertébrés du bassin méditerranéen a baissé de 20% entre 1993 et 2016 ; et même de 52% dans les écosystèmes marins (pélagiques et côtiers) et de 28% dans les écosystèmes d’eau douce (zones humides et rivières) ;
  • parmi plus de 7 000 espèces de plantes et animaux évaluées par la Liste Rouge de l’UICN, 20% sont en voie d’extinction en Méditerranée notamment dans les écosystèmes terrestres et d’eau douce.

 

« La plupart des espèces subissent de plein fouet les effets de l’activité humaine et du changement climatique, dont l’ampleur devrait s’accroître au cours des prochaines décennies » indique Thomas Galewski, le coordinateur de l’étude. « De plus, une proportion importante d’espèces sont endémiques du bassin méditerranéen et évoluent dans des aires de répartition restreintes, les rendant plus vulnérables encore », précise-t-il.

 

Parmi les raisons de cet effondrement figurent la surpêche (y compris les prises accessoires), la prolifération de barrages sur les cours d’eau, le prélèvement excessif des ressources en eau et l’intensification des pratiques agricoles, qui entraîne également la disparition de paysages culturels emblématiques de la région, comme les cultures en terrasse traditionnelles, riches en biodiversité.

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L'Institut de recherche pour la conservation des zones humides méditerranéennes, qui se trouve à la Tour du Valat, en Camargue vient de publier une étude nommée "Méditerranée Vivante" sur l'évolution de la biodiversité en méditerranée depuis 1993. Une étude, mais aussi une alerte...

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19/06/2021

Gifle, claque ou lèse-majesté ?

Le monde politique est en émoi : le Président de la République a été giflé lors d'un déplacement où il souhaitait "reprendre le pouls des Français". Le premier ministre est monté au créneau, déclarant "J’en appelle à un sursaut républicain ; nous sommes tous concernés, il en va des fondements de notre démocratie". Le président du Sénat, lui, "appelle à une mobilisation totale de la République face à la violence qui se développe dans notre pays." Le camouflet est national, amplifié par la sacralisation excessive de la fonction suprème d'une Vè république qui concentre tous les pouvoirs.

 

La gifle, qu'il ne faut surtout pas confondre avec la claque, est administrée et vécue comme une offense, une humiliation. Au contraire, la claque est souvent recherchée, attendue, espérée, notamment dans le monde politique. Un candidat en perte de vitesse dans les sondages, tout comme un acteur de théâtre délaissé, sollicitera une claque, des "claqueurs", supposés masquer son effacement. Les "rieurs", les "pleureurs", les "chatouilleurs", rémunérés, ont longtemps marqué le théâtre comme la cour, les admirateurs, les obséquieux, accompagnent tous les pouvoirs.

 

Valorisant l'offensé, la gifle, au départ négative, peut en fait se révéler être une claque finalement positive. La différence, en fait, est que lorsque l'on reçoit une gifle, en principe, on réagit. Alors que lorsque l'on reçoit une claque, on sourit.

 

 

Selon qu'il s'agit de votre voisin, d'un gendarme ou d'un Président…

 

Emmanuel Macron n'est pas le premier à recevoir une gifle, certes, mais, engoncé dans sa fonction jupitérienne, il n'a pas réagi. Il a laissé la justice le faire à sa place, en comparution immédiate. : 18 mois de prison dont 4 fermes, privation de droits civiques pendant trois ans, interdiction d’exercer toute fonction publique à vie, interdiction de détenir des armes durant cinq ans, suivi psychologique imposé. On ne rigole pas avec le crime de lèse-majesté. L'offense au chef de l'État n'étant punissable depuis 2013, que d'une simple amende. Mais une gifle, c'est une agression physique et là, ça dépend tout simplement de la position sociale de la victime. Si c'est votre voisin, rien de grave : une simple contravention de 4e classe (135 €). Mais si c'est un Président, un gendarme, un policier ou un pompier, alors, c'est un délit : jusqu’à sept ans de prison et 100 000 euros d’amende…

 

La gifle donnée par un désaxé à Macron aurait pu être un épiphénomène. Elle a pourtant occupé le devant de la scène médiatique. En fin de compte, cette gifle est apparue comme le révélateur d'une société sous tension, angoissée, se recroquevillant sur ses symboles. La punition de l'offenseur a été justifiée, applaudie, avec les mêmes arguments que ceux qui permirent à la monarchie de Juillet de mettre au cachot le caricaturiste marseillais Honoré Daumier. L'atteinte aux symboles de la République reste inexcusable.

La gifle n'est plus ce qu'elle était

 

En politique, on ne tend jamais l'autre joue. On joue au contraire sur la gifle, on l'instrumentalise. En avril 2002, François Bayrou, lors de la présidentielle, gifle un garçon en le suspectant de lui faire les poches. Pas de suite judiciaire, mais un regain de popularité pour le candidat. En janvier 2017, Manuel Valls reçoit une gifle alors qu'il serrait des mains dans le cadre de sa campagne électorale. L'auteur du soufflet sera condamné à trois de prison avec sursis. On avait déjà changé d'époque.

 

Ce n'est finalement que très récemment qu'est apparue la "gifle d'Etat". Durant des siècles, il ne s'agissait que d'une affaire personnelle. Juste après la seconde guerre mondiale, une gifle pouvait valoir convocation en duel. Cela a pu, à d'autres époques, revêtir un côté encore plus dramatique. "Rodrigue, as-tu du cœur ?" Par cette question, Don Diègue éprouvait le courage de son fils avant de lui demander d'affronter en duel le Comte de Gormas, qui l'avait giflé.

 

Baffe, gifle, tarte, torgnole, taloche, soufflet, claque, beigne, mandale, finalement, qui n'en n'a pas donné, qui n'en a pas reçu ? Ce n'est pas nouveau. "Le coup qui se fait avec les doigts, soit sur la joue soit sur une autre partie du corps est appelé kólaphos." expliquait un certain Mélétius au 4è siècle.

 

En fait, la gifle reçue par Emmanuel Macron n'en est pas une, ou du moins celle que vous pourriez vous-même recevoir. Il s'agit d'une violence faite au souverain et à travers lui, à la République. Faut-il inventer un autre terme ?

22/06/2021

Avec plus de 50% des voix, Carnoux abonné au podium

du vote d'extrême droite ...

Quel rôle et quelle responsabilité pour les élus locaux ?
 

Une nouvelle fois Carnoux a concouru au championnat national de la ville la plus à droite de France. Une nouvelle fois elle est sur le podium. Dans les Bouches-du-Rhône, seules les villes de Rognac, des Saintes-Maries de la Mer et de Rognonas ont offert au Rassemblement National un meilleur score. Comme dans ces petites villes du sud qui s'estiment "rongées par l'insécurité et l'immigration", un électeur sur deux a voté à Carnoux clairement à l'extrême droite, que ce soit pour Mr Mariani (46,48 %), Mme Laupiès (0,93 %) ou Mr Guisano (2,61 %).

 

Naturellement cela interroge. Ni le maire de droite, réélu avec 67 % en 2020, ni la conseillère générale maire de Cassis, élue en 2015 avec 63 % dans son canton, n'ont visiblement développé, ces dernières années, une action et un discours politique susceptibles d'enrayer la montée du Rassemblement National. Pire, ils ont accueilli, sans le dire, dans leurs majorités municipales des conseillers connus pour adhérer, au moins dans la parole, aux idées d'extrême droite et le RN ne leur avait d'ailleurs opposé aucune liste. Les élections sénatoriales de 2020 l'avaient bien montré. Sans le suffrage de ces conseillers des petites communes, intégrés aux majorités municipales de droite, jamais Stéphane Ravier, figure du Front National dans les Bouches-du-Rhône, n'aurait pu être réélu au Sénat.

 

Les édiles de Carnoux et de Cassis sont d'ailleurs muets sur le score très important du Rassemblement National dans leur commune et dans leur canton. Or en politique, la stratégie de l'autruche ne paye jamais. Le niveau du vote d'extrême droite interroge tout le monde. La gauche bien sûr, dont on attend toujours l'aggiornamento. Mais aussi la droite, car elle a, comme on le sait, une grande responsabilité dans la montée des populismes dans de nombreux pays européens, lorsqu'elle n'y a pas elle-même participé (Pologne, Hongrie, Slovaquie, länder allemands de l'Est, ...) ou même en Espagne, en Flandres ou, il y a quelques années en Italie. Comme en France, ces populismes sont une menace pour la démocratie européenne.

Le localisme municipal a des effets pervers. Dans sa pratique clientéliste, il tend à banaliser, à "décoloriser" les électeurs. Dans une ville comme Carnoux où, maintenant régulièrement, l'extrême droite récolte la moitié des suffrages, le mutisme politique d'un maire sur ce sujet n'est plus tenable. On ne peut pas, d'un côté demander ou se réjouir du retrait régional de la liste de gauche face à la menace d'extrême droite et d'un autre côté, enregistrer béatement des scores majoritaires du Front National dans sa commune (plus de 50 % au second tour des régionales en 2015). Un positionnement sans ambiguité vis-à-vis des idées véhiculées par l'extrême droite est nécessaire et attendu.

 

On attend d'un Maire qu'il soit aussi autre chose qu'un modeste gestionnaire communal. Que ce soit en 1934, en 1940 ou en 1958, lors d'inquiétudes démocratiques nationales, les maires ont su prendre leurs responsabilités et peser de tout leur poids dans l'orientation politique de leur commune. Lors des attentats récents qui ont ébranlé la France (Nice, Toulouse, Paris, ...), ce sont eux aussi qui ont rappelé et défendu nos valeurs démocratiques.

 

Le Maire de Carnoux ne peut rester indifférent et inactif devant une situation où les idées d'extrême droite ont pris une telle ampleur dans sa commune. Il n'y a aucune fierté d'être le maire d'une commune où le vote en faveur de l'extrême droite fait de tels scores. Quelque part, c'est aussi devant ce genre de difficultés que l'on juge de la qualité d'un homme...

 

JBx

Rajouté le 23/06 : merci à Libération d'avoir cité la présente "tribune"

27/06/2021

Soirée électorale vidéo en direct à La Provence :

l'interview de Jean-Laurent Felizia après le second tour
 

Invité dimanche soir 27 juin sur le plateau de la Provence, Jean-Laurent Felizia a répondu aux différentes questions.

 

[Pour revivre l'ensemble de la soirée, rebobiner la vidéo à son commencement]

29/06/2021

51,39 % des voix pour le Rassemblement National :

Carnoux, la ville aux deux visages

Avec 51,39 % des voix pour le Rassemblement National au second tour des élections régionales, Carnoux caracole à nouveau parmi les quelques villes de plus de 5000 habitants où le vote d'extrême droite est le plus important. Ce n'est évidemment pas une fierté.  Ce n'est pas non plus une surprise. A Carnoux, le vote FN/RN a toujours été hors norme, et tellement structurel que le Front National ne s'y exprime jamais localement au point de penser qu'il n'y est pas organisé en tant que parti politique. En fait, à Carnoux, les idées d'extrême droite trouvent depuis des décennies un terreau historique d'autant plus favorable qu'on n'en parle rarement, comme si le train-train quotidien en était déconnecté.

 

 

Janus

 

Carnoux, c'est un peu Janus. L'un de ses visages est celui d'une petite ville lisse, neutre, aseptisée où l'on parle peu de politique, même au bistrot. Bien sûr, en grattant un peu, on y trouve des groupes, des clans, comme dans les villes de même taille. En regardant plus près, on perçoit que l'origine du peuplement et l'histoire, très récente, de la ville, pèsent encore fortement. Mais on sent bien que cela s'estompe avec le temps. La peinture apparemment neutre et sans accroche de la municipalité en rajoute même un peu.

 

Car, lors des échéances électorales, c'est un tout autre visage que montre Carnoux. Celui d'une ville profondément ancrée à droite et surtout à l'extrême droite. 50,05 % des voix pour Marion Maréchal Le Pen au second tour des régionales de 2015. 51,81 % pour sa tante Marine au second tour des présidentielles de 2017. 51,39 % dimanche dernier. Quelle que soit l'abstention, quelles que soient les configurations politiques, un Carnussien sur deux vote à l'extrême droite.

 

 

Le passé l'emporte sur le futur

 

Ces deux faces de Janus se parlent-elles ? Sans doute, car elles sont évidemment animées par les mêmes personnes. Janus, dit-on, ne regardait pas uniquement ce qui était "apparent" et ce qui était "caché". L'un de ses visages regardait le passé, tandis que l'autre envisageait le futur. Le passé, à Carnoux, est encore très présent, dans une partie de la population rapatriée au moins, et contribue largement aux scores importants du Rassemblement National. Cette partie du passé est le fondement d'un vote structurel pour l'extrême droite, car la ville de Carnoux n'est pas spécialement une ville de grande insécurité, d'immigration massive, d'islamisme radical, dont les peurs sont véhiculées par le FN/RN.

 

 

Le (nouveau) temple de Janus doit jouer un rôle ?

 

Le Janus carnussien rééquilibrera sans doute un jour ses deux visages. Son nouveau temple, appelé "Hôtel de Ville", en fin de construction près du Forum, et qui devrait être terminé à la fin de cette année, est sans doute appelé à jouer un rôle. Ses consuls et ses prêtres sont aujourd'hui clairement placés devant le défi de recoller les deux faces de Janus en délivrant une parole claire afin de voir baisser, dès la prochaine élection, ce vote extrême…

 

JBx

Dieu Janus (monnaie antique)

Janus est le dieu romain à deux visages qui gère les commencements et les fins, les choix. Une face tournée vers le passé, l'autre sur l'avenir. Il est fêté le 1er janvier. Son mois, Januarius (« janvier »), marque le commencement de la fin de l'année dans le calendrier romain.

Temple de Janus (monnaie antique)

07/07/2021

Le cumul des mandats, grand vainqueur des élections !

Les trois quarts des nouveaux conseillers régionaux et départementaux élus dimanche 27 juin cumulent au moins deux mandats. C'est ce qu'il ressort du comptage effectué par Marsactu.

 

Certes, seulement 43 % des élus départementaux et 38 % des élus régionaux issus du second tour de dimanche dernier siégeaient déjà dans cette même institution. Mais en réalité, les nouveaux venus ne sont pas des novices… et plus de la moitié d’entre eux avaient même déjà deux autres mandats.

 

 

Le jeu de chaises musicales des élus…

 

Et c'est bien là une faiblesse de notre système. Il est bien difficile de renouveler les élus dans ce jeu de chaises musicales où un élu battu dispose durant tout le mandat d'un siège d'attente pour retenter sa chance à l'échéance suivante. Les élus passent d'un conseil municipal à un conseil départemental ou régional sans abandonner aucun mandat, puis retrouvent un mandat municipal ou métropolitain et ainsi de suite durant des décennies. En principe, aucun élu ne peut cumuler 3 mandats "exécutifs", mais cela laisse quand-même de la marge, car tous les mandants ne sont pas "exécutifs"…

 

 

… entretenu par le cumul des indemnités

 

2722 € bruts pour un simple conseiller départemental des Bouches-du-Rhône, 2722 € pour un conseiller régional (pour chacune de ses structures un vice-président gagne plus). 1090 € à 2040 pour la Métropole. Plus les indemnités de maire ou d'adjoint, la somme totale des indemnités locales peut rapidement monter en cas de cumul. Sans compter ceux qui sont aussi députés ou sénateurs….

 

Il y a aussi les majorations autorisées. Au département, si le conseiller fait partie de la commission permanente (dans les Bouches-du-Rhône, tous les élus en font partie), son indemnité est majorée de 10%. S’il est vice-président du département, la majoration passe à 40%, soit jusqu’à 3 810 euros bruts.

 

Mais il y a une limite : le montant total de rémunération et d’indemnités perçues par les élus locaux est plafonné à 8 434,85 € bruts mensuels.

A noter : dans un article de 2017, le Cercle Progressiste Carnussien a déjà traité du problème récurrent du cumul des mandats. A lire ici.

Un cumul qui touche toutes les tendances politiques

 

Un tout petit peu moins la gauche que la droite et les élus du rassemblement national à la Région sont tout autant cumulards que les autres. Bref, la pathologie du cumulator electus est très largement répandue. Favorise-t-elle l'abstention ? Nuit-elle à la démocratie ? A chacun d'y répondre…