Carnoux citoyenne, écologiste et solidaire

La transparence et la vie municipale
vécue par des élus et un collectif citoyen 
à Carnoux-en-Provence (13)

Blog d'action municipale

30/05/2022

Budgets participatifs : pourquoi ce retard à Carnoux ?

Les initiatives communales concernant les budgets participatifs se multiplient et c’est une bonne chose. Elles touchent aussi bien les municipalités de droite que celle de gauche. En fait le clivage n’est pas là, mais plutôt dans la capacité des maires à innover et à ne pas rejeter d’emblée la richesse de la participation des citoyens sur une foule de sujets qui les touchent directement et qui ne figurent pas dans les programmes électoraux. Les maires considèrent souvent qu'une des clés de la réussite et de la confiance en l'action publique est la participation des administrés, d'où cette évolution rapide qui vise aussi à contrer la désafection démocratique.

 

« Un esprit étroit, c’est un cerveau sans fenêtres » chantait Félix Leclerc. Les budgets participatifs permettent sans doute d’ouvrir bien des fenêtres.

 

Comme on peut le voir sur la photo ci-contre prise ces jours derniers à Saint-Mandrier dans le Var, où la municipalité a prolongé pour 2022 l’expérience de l’année précédente en budgétisant 50 000 € (presque 10 € par habitant) pour cette action [voir ici]. « La parole est aux Mandréens » annonce le Maire Gilles Vincent, étiqueté Les Républicains. En 2021, 28 projets avaient été présentés et soumis au vote des citoyens [voir ici]. L’un d’entre eux a été sélectionné et réalisé. L’expérience ayant été semble-t-il concluante, plusieurs projets devraient pouvoir être financés en 2022 dans cette ville de 6 095 habitants, de la même taille que Carnoux. Pour permettre l’information participative et le vote des citoyens, la municipalité s’est dotée d’un outil informatique spécifique (5000 €).

 

Toujours dans le Var, au Pradet, 10 000 habitants, c’est depuis 2018 que le maire Hervé Stassinos lui-aussi élu Les Républicains a introduit son budget participatif. Ca marche tellement bien que, pour 2022, la municipalité a budgétisé 150 000 € [lire ici]. Chaque année une demi-douzaine de projets sont retenus par le vote des habitants.

 

Bien sûr les budgets participatifs dépassent tous les clivages politiques. A gauche, au Beausset, 10 000 habitants, toujours dans le Var, Édouard Friedler, [lire ici], budgétise pour ses citoyens 40 000 €. A Puget-Ville, Catherine Altare, elle, plutôt « divers droite », budgétise, pour la seconde fois, 50 000 € pour ses 4 300 habitants.

 

Carnoux ne suit pas le mouvement. Est-ce dû à la personnalité particulière du maire ? Est-ce dû à un isolement culturel pesant induit par l’histoire de la commune ? Est-ce dû à une orientation politique globale plutôt conservatrice ? Un peu des trois sans doute. Paul Valéry disait “C’est en copiant qu’on invente.” A méditer peut-être...

JBx

Photo prise à Saint-Mandrier en mai 2022

Budgets participatifs dans le Var (France Infos)

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1 commentaire

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Le Barlésien 29/04 11:55
Excellent article que celui de Mr Fonvielle-Alquier de 1979!
Visiblement notre Maire ne sait pas bien de quoi il parle et surtout manque cruellement de culture, ne serait-ce que politique.
Merci donc d'élever le niveau...



30/05/2022

Elections à Carnoux : Le chien dans le jeu de quilles

Dimanche 12 juin, deux des quatre bureaux de vote de la commune étaient installés comme à l’habitude dans le gymnase de Carnoux. Organisation parfaite, chaque employé municipal, chaque assesseur tenait noblement son rôle. Vers 11 heures, les électeurs présents ont été spectateurs d’une scène surprenante : la visite du candidat Les Républicains.

 

Il est d’usage que les candidats effectuent le tour des bureaux de vote et saluent ceux qui consacrent leur journée à l’exercice républicain de l’élection. Plus tôt dans la matinée, le candidat macroniste, Bertrand Mas-Fraissinet, entouré de quelques personnes, était venu visiter les bureaux du gymnase. Respectueux de ne pas perturber le vote des Carnussiens, il s’était glissé en queue des citoyens qui attendaient de voter avant de se présenter aux membres du bureau de vote. Un peu plus tard, Lucas Trottmann, pour la gauche unie NUPES, fit de même. Le respect des électeurs avant tout…

 

Mais vers 11 heures, ce fut un tout autre cirque. Roland Giberti, entouré du député sortant Deflesselles et des maires Giorgi (Carnoux), Salvo (La Ciotat) et Ghigonetto (Ceyreste) déboulait comme un chien dans un jeu de quille, interrompant de fait le vote en cours. Les assesseurs désignés par le maire se levaient au garde à vous. Les salutations sonores emplissaient le hall avant que les électeurs de la file d’attente puissent enfin, dans un calme retrouvé, remplir leur devoir.

 

Tous les maires de la circonscription avaient cru bon apporter leur soutien actif au candidat Les Républicains, qui est lui-même maire de Gémenos. Il est vraisemblable que s’ils avaient pu anticiper leur déroute électorale, ils se seraient faits plus discrets. Avec 15% des suffrages, Mr Giberti n’est arrivé que quatrième et sort donc du jeu d’une manière moins tonitruante que son entrée dans le gymnase de Carnoux.

 

Le mode d’élection municipal, qui donne peu de sièges et de place aux oppositions, confère en quelque sorte un statut de « baron local » aux maires élus. Certains en abusent. Si d’autres corrigent cette distorsion par la mise en place de divers dispositifs de participation ou en sollicitant des débats de fond dans leur conseil municipal, on ne peut pas dire que ce soit la philosophie des maires qui avaient soutenu Mr Giberti. Puisse cet échec électoral les ramener à un peu plus d’humilité et de respect de l’électeur ! Les bureaux de vote ne sont jamais des terrains conquis. Les électeurs ne sont pas des administrés affidés. Cela va de soi.

 

JBx